État des lieux, diagnostics réalisés
1 - Synthèse des investigations déjà effectuées
1.1 - Premières investigations
Les premières investigations ont été réalisées par Kalhyge 1 et par l’Ademe, à la demande du Préfet, depuis août 2020. Ces investigations ont eu lieu dans le périmètre d’étude correspondant à la zone bleue de la photo :

Il ressort de ces investigations :
- une pollution en solvants chlorés (trichloroéthylène et perchloroéthylène) dans l’eau du robinet au niveau de certains logements. Des travaux de dérivation des canalisations d’alimentation en eau potable ont permis de rétablir une qualité de l’eau conforme aux normes dans l’ensemble des logements ;
- une pollution en solvants dans l’eau souterraine ;
- des pollutions principalement aux solvants chlorés au niveau des sols ;
- des pollutions de l’air ambiant de certaines habitations dans des concentrations variables.
Les résultats de ces diagnostics sont disponibles dans les deux rapports suivants :
1.2 - Campagne de l’été 2021
La campagne d’analyses réalisée pendant l’été 2021 par l’Ademe et Kalhyge permet de démontrer :
Sur site :
- une confirmation de l’impact de la pollution sur la qualité de l’air intérieur dans un certain nombre de logements du site (zones A, B, C). La campagne montre l’efficacité des mesures d’aération et l’absence de dégradation de la situation sanitaire ;
- une confirmation de la pollution plus ou moins importante dans les sols / gaz de sol dans tout ou partie des zones A, B et C ;
- la confirmation de l’absence d’impact sur les eaux du robinet et sur les sols superficiels dans toutes les zones ;
- une confirmation d’une forte pollution dans la nappe souterraine au droit du site. L’utilisation de l’eau des puits est interdite sur l’ensemble du site et en aval hydraulique de celui-ci :
- l’absence d’impact significatif sur tous les milieux étudiés dans la zone D.
À l’extérieur du site :
- au nord est : la première campagne d’analyses montre la présence de solvants dans quelques garages mais les valeurs relevées dans les pièces de vie sont inférieures aux valeurs de références (cf §4.5.1).
1.3 - Réseau d’eau potable
En août 2020, les analyses sur l’eau du robinet de plusieurs logements ont montré un dépassement des normes de qualité eau potable pour le trichloroéthylène et le perchloroéthylène. Par arrêté municipal du 25 août 2020, le maire de Grézieu-la-Varenne a interdit l’usage alimentaire de l’eau du robinet dans le périmètre du site. Une distribution d’eau potable a été mise en place.
Des analyses d’eau potable ont été réalisées sur l’ensemble des logements du site, et des travaux de dérivation du réseau d’alimentation en eau potable pour les logements concernés par un dépassement des normes de qualité. Les restrictions sur l’usage de l’eau du robinet ont pu être levées partiellement par arrêté municipal du 14 septembre 2020, puis totalement le 6 octobre 2020. Tous les logements du site bénéficient maintenant d’une alimentation en eau potable conforme aux normes de qualité.
1.4 - Diagnostic et interprétation de l’état des milieux - mars 2022
Les différents diagnostics réalisés par l’Ademe au cours de l’année 2021, dans les différents milieux (sol, gaz de sol, air intérieur, eaux souterraines) ont été synthétisées dans un rapport du 31/03/2022, établi par le bureau d’études Ginger Burgeap :
Ce rapport constitue l’interprétation de l’état des milieux sur site et dans son voisinage proche (périmètre bleu dans la carte ci-dessus), à l’exception de la zone A où les études sont réalisées par Kalhyge 1.
Le schéma conceptuel suivant est issu de cette étude (p. 90). Ce document est une représentation graphique des sources de pollution et des voies de transfert de ces pollutions vers les personnes exposées.
Suite à cette étude, les maisons M5, M6 et M7 (situées aux 6, 7 et 8 clos du Tupinier) ont été retirées du périmètre d’investigation, les données récoltées étant suffisantes pour assurer l’absence d’impact sanitaire lié à la pollution sur cette zone.
2 - Études et travaux à venir
Au vu de la pollution constatée, des travaux de dépollution et des mesures constructives devront être réalisés afin de retrouver une qualité de l’air à des niveaux et dans des délais conformes aux recommandations sanitaires protectrices définis par le Haut Conseil de Santé Publique.
Le périmètre d’étude actuel est représenté en vert sur la photo suivante :
Les études et travaux suivants sont prévus :
- Diagnostic environnemental (zones B et C) (délimitation des pollutions) : fin 2022
- Rédaction des 2 plans de gestions (zones A, B et C) (document identifiant les solutions de dépollution) : début 2023 par Ademe pour zones B et C. Pour la zone A, Kalhyge attend les résultats des diagnostics de la zone B, en amont hydraulique
- IEM (étude hors site) : Lancement prévu septembre 2022 avec rendu 2023 (Ademe et Kalhyge) (cf §4.5.2)
- Travaux de dépollution :
- Zone C - hydrocarbures : 2023
- Zones A, B et C : principales zones en TCE : 2023-2024
3 - Résultats par zone
3.1 - Zone A (investigations faites par Kalhyge)
Les investigations démontrent sur les logements investigués un impact dans l’air intérieur (solvant).
Les dernières études remises par Kalhyge 1 concernent :
- la qualité de l’air intérieur des logements :
- la mise à jour de l’état des milieux et du schéma conceptuel au droit du site :
Des travaux de dépollution seront engagés en 2023-2024.
3.2 - Zone B (investigations faites par l’Ademe)
Les investigations démontrent sur les maisons investiguées un impact dans l’air intérieur (solvants) sur 5 maisons . Les valeurs restent cependant inférieures au seuil d’action rapide pour 3 d’entre elles.
Les occupants d’une des maisons ont été relogés début 2021. Cette maison reste inhabitable en l’état actuel.
Des mesures constructives ont été réalisées fin 2021 sur une maison mitoyenne (amélioration de la ventilation). Celles-ci n’ont pas permis une amélioration suffisante de la qualité de l’air intérieur, aussi les occupants ont aussi été relogés.
Des travaux de dépollution seront engagés en 2023-2024.
3.3 - Zone C (investigations faites par l’Ademe)
Les investigations démontrent sur les 4 maisons investiguées :
- l’absence d’impact sur 3 maisons. Ainsi pour ces 3 maisons, les investigations sont soldées et aucun travaux de dépollution n’est envisagé sur ce secteur ;
- un impact dans l’air intérieur sur une maison (solvants et benzène). Des investigations vont donc être poursuivies jusqu’à fin 2022 sur ce secteur. Des mesures constructives (notamment amélioration de la ventilation ) ont été réalisées début 2022. Des travaux de dépollution seront engagés en 2023 pour la pollution aux hydrocarbures puis 2023-2024 pour la pollution aux solvants.
3.4 - Zone D (zone Ouest) (investigations faites par l’Ademe)
Les investigations chez les riverains sont soldées, aucun impact sanitaire n’y est identifié et aucun travaux de dépollution n’est envisagé sur ce secteur. En revanche, un impact dans la nappe au sud de la zone étant identifié, des études complémentaires dans les piézomètres de la zone seront menées.
3.5 - Extérieur du site
3.5.1 - Nord Est du site
Des analyses ont été réalisées au Nord Est du site sur 8 maisons. Il en ressort :
- la présence de solvants dans l’air de quelques garages ;
- la détection de solvants dans l’air ambiant des pièces de vie des maisons mais en dessous des seuils de référence, à l’exception d’une maison où les valeurs de référence sont dépassées. Pour cette dernière, l’étude réalisée indique que "pour les BTEX et TPH, une origine liée à des sources internes dans le garage semble plus vraisemblable dans la mesure où ils ne sont pas ou peu détectés dans le milieu souterrain" ;
- la présence de solvants dans la nappe profonde.
Pour améliorer la connaissance sur ce secteur, des analyses sont prévues dans de nouvelles habitations hors périmètre actuel.
3.5.2 - Étude globale à venir
Outre les analyses citées au 2.5.1, une étude dite IEM (interprétation de l’état des milieux) est prévue à compter du 3e trimestre 2022 à l’extérieur du site pour deux zones :
- la zone au Sud du site ;
- la zone au Nord Est du site.
Au vu des pollutions constatées en solvants dans la nappe souterraine, un arrêté municipal d’interdiction de consommation d’eau de nappe a été pris par la mairie en janvier 2021 sur le secteur de l’ancienne blanchisserie.
Compte tenu du sens d’écoulement de la nappe du nord vers le sud, il est possible que la pollution des eaux souterraines sorte des limites du site par le sud. C’est pourquoi le Préfet a proposé au Maire d’étendre le périmètre initial sur un périmètre large, par mesure de précaution. Un nouvel arrêté municipal d’interdiction de consommation d’eau de nappe a ainsi été pris en mai 2021.
Les objectifs de l’IEM sont :
- de délimiter le panache de pollution des eaux souterraines ;
- d’assurer l’absence d’impact (dans l’eau, air, sols…) pour les usages actuels (logements, consommation d’eau, jardin) à l’extérieur du site. Attention, cette étude n’a pas vocation à s’assurer que les zones sont constructibles et sous quelles réserves.
Cette étude est faite par mesure de précaution sur un périmètre large ; en effet, au vu des résultats connus à ce stade, l’impact de la pollution du site sur les logements à l’extérieur devrait a priori être limité.
Comment va se passer cette étude ?
Cette étude va se faire en 2 temps.
Dans un premier temps :
- phytoscreening (prélèvements sur des arbres pour cartographier les zones d’impact aux solvants) ;
- recensement des puits au sud, au nord-est et à l’est, et prélèvements d’eau des puits.
Dans un second temps :
- implantation de piézomètres complémentaires en fonctions des résultats de la campagne de phytoscreening et des résultats dans les puits ;
- réalisation de campagnes d’analyse d’air intérieur dans certaines maisons en fonction du panache.
Les résultats de l’étude permettront de préciser le périmètre d’interdiction d’utilisation des eaux souterraines, et de définir un secteur d’information sur les sols (SIS), emprise sur laquelle tout projet de construction ou de lotissement doit faire l’objet d’une étude des sols afin d’établir les mesures de gestion de la pollution à mettre en œuvre pour assurer la compatibilité entre l’usage futur et l’état des sols.