Ain : un "bunker" pour réduire les risques technologiques !

Le 9 décembre 2021, les inspecteurs de l’environnement de la DREAL (UD Ain et Service PRICAE) sont allés constater sur le site TREDI de Saint Vulbas la fin de la construction d’un « bunker ». La société, classée Seveso seuil haut, exploite depuis 1976 un site spécialisé dans la destruction par voie thermique (incinération) de déchets industriels dangereux et la décontamination d’appareils électriques souillés aux polychlorobiphényles (PCB).

Le "bunker" constitue une mesure de maîtrise des risques supplémentaire (MMR) prévue par le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du parc industriel de la plaine de l’Ain (PIPA), et va permettre de réduire significativement les risques sur son périmètre à partir de sa mise en service en mars 2022.

Que trouve-t-on à l’intérieur du bunker?


Il s’agit d’une enceinte confinée dédiée à la manipulation et au stockage des bouteilles contenant des gaz toxiques par inhalation. L’ensemble est confiné et mis sous dépression d’air. L’air extrait est ensuite envoyé sur la post-combustion du four d’incinération. En cas de défaillance de l’incinération, une ventilation de secours permet d’assurer la dispersion des gaz par une cheminée de secours de 20 m de hauteur.

Dans le détail, on retrouve :

  • un local de déchargement des camions ;
  • deux locaux de stockage : une aire pour les gaz toxiques par inhalation et une aire pour les gaz à la fois inflammables et toxiques par inhalation ;
  • un local de vidange des bouteilles.

Des distances d’effet d’accident pratiquement réduites de moitié !


Le scénario de référence initial, une chute et vidange d’une bouteille de gaz toxique à l’extérieur de l’atelier, conduisait à des effets irréversibles (=blessures graves) jusqu’à une distance de 1180 m.

Après mise en œuvre de la MMR le scénario résiduel, une chute et vidange d’une bouteille de 50 litres de phosgène à l’intérieur de l’atelier avec une perte de la ventilation de secours, conduirait à des effets irréversibles jusqu’à 633 m.

De plus, la mise en œuvre du bunker gaz, en rendant ce scénario hautement improbable, a permis d’éviter la mise en place de contraintes fortes sur l’urbanisation autour du site.

Quel financement?

Cette construction a fait l’objet d’une convention de financement multi-parties, chacune finançant un tiers de la mesure :

  • TREDI ;
  • État ;
  • Collectivités territoriales (Région Auvergne-Rhône-Alpes, Conseil Départemental de l’Ain, Communauté de Communes de la Plaine de l’Ain).

Cette MMR a été mise en place parce que le montant total, estimé initialement à 1 522 k€, était très inférieur au coût des mesures foncières évitées.

A titre d’illustration, la valeur vénale des biens (hors autres indemnités) concernés par des mesures foncières (expropriation ou délaissement) était estimée à 90 000 k€ sans la mise en œuvre de la MMR supplémentaire, et à seulement 983 k€ avec la mise en œuvre de la MMR supplémentaire.

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