Présentation du Milan royal

Le Milan royal (Milvus milvus) est un magnifique voilier. Son vol nonchalant à faible altitude, sa longue queue rousse et échancrée ainsi que les placards blancs du dessous de l’aile en font un rapace facilement reconnaissable.

Un Milan royal en vol
Un Milan royal en vol | Romain Riols LPO

Le Milan royal est un rapace lié aux espaces agricoles ouverts et vallonnés où s’exercent des activités de polyculture et d’élevage extensif dans lesquels les prairies et pâturages sont nécessairement dominants. Il construit son nid dans la fourche principale ou secondaire d’un grand arbre, généralement à moins de 100 mètres de la lisière d’un massif forestier, à flanc de coteau, ou parfois dans les haies avec de gros arbres mais le plus souvent dans de petits bosquets, plus rarement dans un arbre isolé.

Le régime alimentaire de cette espèce opportuniste est très varié et dépend des conditions locales. Si les micromammifères (campagnol des champs, campagnol terrestre et taupe) constituent la base de son alimentation, le Milan royal se nourrit également d’oiseaux (passereaux et jeunes corvidés essentiellement). Les invertébrés de la litière (vers de terre, grillons, perce-oreilles) mais aussi les insectes aériens représentent une part importante de son alimentation. Le Milan royal est également charognard : il exploite volontiers les fauches et les labours derrière les tracteurs. Les restes d’animaux domestiques, récupérés à l’état de déchets sur les centres d’enfouissement, aux abords des élevages et de fermes ainsi que l’avifaune et les mammifères victimes du trafic routier, représentent aussi une part importante de son alimentation.

Habitats favorables au Milan royal
Habitats favorables au Milan royal | Romain Riols LPO

Migrateur partiel, l’essentiel de la population migre tardivement, au cours du mois d’octobre, jusqu’en Espagne, tandis qu’une autre partie reste tout l’hiver dans les zones de reproduction tant que l’absence de couverture neigeuse le lui permet. Le retour vers les sites de reproduction a lieu dès fin janvier et surtout en février, jusqu’en mars pour les oiseaux plus nordiques. Les juvéniles sont d’avantage migrateurs, partant un peu plus tôt (en septembre) et remontant plus tardivement (en avril, voire seulement en mai). Espèce grégaire en dehors de la période de reproduction, le Milan royal forme des dortoirs communautaires lors des haltes migratoires ou en hiver pouvant compter plusieurs centaines d’individus.

Plus de 70 % de la population mondiale de cette espèce endémique d’Europe de l’Ouest évolue en Allemagne, Espagne et en France. La France a une responsabilité majeure pour la conservation du Milan royal dans le monde. En effet, la population nicheuse française est la deuxième plus importante au monde après l’Allemagne, elle est estimée entre 2 340 et 3 020 couples (Enquête LPO/CNRS, 2008) soit près de 12 % de la population mondiale. Selon les hivers, de 5 000 à 10 000 individus hivernent également sur notre territoire, principalement dans les Pyrénées et le Massif central. Notre pays est survolé par les populations continentales et nordiques lors des migrations automnales et printanières.

En région Auvergne-Rhône-Alpes, nous estimons la population nicheuse à 600-1 000 couples pour la partie auvergnate (départements du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme). Environ 60 couples s’y ajoutent côté Rhône-Alpes, principalement dans la Loire, l’Ardèche et la Haute-Savoie.

En France, le Milan royal bénéficie depuis le 24 avril 1972 d’une loi interdisant la chasse de tous les rapaces diurnes. Actuellement protégé en application des articles L-411.1 et L-411.2 du code de l’environnement, il figure dans l’article 3 de l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 modifié fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

POUR ALLER PLUS LOIN, consultez le site de la LPO dédié au Milan royal !

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