Panorama des projets de candidature à l’UNESCO en Auvergne-Rhône-Alpes

1 - « Great spas of Europe » - Grandes villes d’eau en Europe (Vichy - Allier)

Il s’agit d’une candidature transnationale, de bien en série, à l’initiative de la République tchèque qui assure le secrétariat commun de cette candidature. Celle-ci regroupe 7 pays pour onze villes d’eaux : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la République tchèque. Ces 11 villes sont représentatives de ce phénomène culturel et social du thermalisme développé entre 1760 et les années 1920 en Europe et qui a conduit à une typologie urbaine unique. La ville de Vichy a été sélectionnée pour représenter la France sur cette thématique. Les critères retenus sont les suivants :

  • critère II : influence sur les villes européennes modernes
  • critère III : faire une cure : la santé humaine et les sources minérales
  • critère IV : une typologie urbaine unique
  • critère VI : vecteur de culture transnationale

Le dossier de candidature a été officiellement déposé par les différentes villes candidates à l’ambassade de la République tchèque à Paris en janvier 2019. Une visite des experts est attendue d’ici l’automne pour toutes les villes candidates et l’examen final aura lieu en juin 2020 par le comité du patrimoine mondial.

2 - Viaducs métalliques à grande arche (viaduc de Garabit - Cantal)

À l’initiative de l’Allemagne, à laquelle s’ajoute la France, l’Italie, le Portugal, ces 4 pays se sont réunis dans une candidature transnationale et de bien en série portant sur 6 « viaducs métalliques à grande arche » au titre de bien culturel. La France est représentée par deux ouvrages :

  • le viaduc de Garabit (Cantal)
  • le viaduc du Viaur (Aveyron)

Cette technique de construction a été utilisée principalement entre les années 1878 et 1895.

La candidature est encore en phase de construction bien que le portage ait été délégué au Portugal avec un appui technique et financier fort du partenaire allemand (ville de Solingen, land de Rhénanie-Westphalie). Des éléments de l’analyse comparative à l’échelle mondiale sont encore en cours pour savoir si d’autres ouvrages pourraient être inclus dans cette candidature (Inde, Australie, États-Unis, Brésil …).

Comme dans le cas d’autres biens candidats à l’inscription au patrimoine mondial, une double protection réglementaire constitue un vrai plus ; à ce titre le viaduc de Garabit (usage fret ferroviaire et TER voyageur) est classé monument historique depuis 2017 et va bénéficier d’un classement au titre des sites avec le site classé des gorges de la Truyère (enquête publique en cours, classement attendu en 2020).

3 - Le massif du Mont-Blanc (Haute-Savoie)

Le massif du Mont-Blanc est candidat depuis presque 20 ans à une inscription sur la liste du patrimoine mondial. Il a été inscrit dès 2000 sur la liste indicative des biens français qui constitue une présélection nationale. Cette candidature a été pensée dès l’origine dans le cadre d’une logique transnationale avec les autorités suisses et italiennes sur un espace conséquent de 50 000 ha.

La gouvernance s’est organisée à travers des instances dédiées et déjà opérationnelles : la Conférence Transfrontalière Mont-Blanc (CTMB) et l’Espace Mont-Blanc (EMB). Le rôle des élus locaux, et notamment le maire de Chamonix et vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes M. Eric Fournier est à souligner.

Toutefois, il semblerait qu’il subsiste quelques difficultés autour de cette candidature :

  • des différences d’approches, ou de priorités semblent se faire jour entre les parties prenantes,
  • un premier rapport d’experts internationaux (fin 2018) a souligné la qualité du site mais aussi certaines fragilités dans le dossier de candidature : présence de nombreuses infrastructures dans et aux abords du bien, une certaine difficulté à réguler la fréquentation, une urbanisation très conséquente en fond de vallée ; vallée qui reste une artère de communication majeure pour le transport poids lourd en Europe.

Pour les experts, le massif du Mont-Blanc, au titre de ses caractéristiques paysagères et environnementales, ne saurait être reconnu au titre d’un massif exceptionnel à l’échelle mondial.

Cependant, ce massif présente une caractéristique unique à l’échelle mondiale qui est sans conteste l’invention de l’alpinisme et le développement de ses activités. Celles-ci ont façonné des pratiques sportives, l’invention de matériels, d’infrastructures, une littérature, une mythologie avec ses figures héroïques, ses exploits et ses drames.

Au vu de ses éléments, une réorientation de la candidature vers un bien mixte « culturel et naturel » ou « bien culturel immatériel » apparaît nécessaire et toujours associée dans une logique transnationale.



Pour toute information complémentaire, visitez le site internet du Centre du patrimoine mondial : whc.unesco.org/fr

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