Le Vautour percnoptère en bref

Description

Le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus) est le plus petit des vautours. S’il n’y a pas de dimorphisme entre la femelle et le mâle, le plumage brun foncé à brun clair des juvéniles contraste avec celui des adultes qui est blanc, hormis les rémiges primaires et secondaires qui sont noires. Son poids oscille autour de 2 kg : entre 1,6 et 2,85 kg, et son envergure entre 1,60 et 1,70 m.

Mâle du couple de Vautour percnoptère des Baronnies
Mâle du couple de Vautour percnoptère des Baronnies | Crédits : C.Tessier (Vautours en Baronnies)


Répartition, lieux de vie

Le Vautour percnoptère occupe essentiellement les parois rocheuses et recherche sa nourriture principalement dans des milieux ouverts : steppes, savanes, plaines, bancs de graviers et îlots des fleuves, plages, pâturages, garrigues, déserts. Il évite les zones forestières et les savanes très boisées. En France, l’espèce prospecte donc préférentiellement tous les terrains de moyenne montagne, de piémont, voire de plaines littorales, plus ou moins végétalisés, à végétation basse, faiblement urbanisés, à condition de trouver à proximité des parois rocheuses adéquates pour l’installation des nids.
Le Vautour percnoptère évite en général les hautes altitudes pour se reproduire. Dans les Pyrénées, il se reproduit entre 400 et 1 250 m sur des versants d’exposition variables du nord-est au sud-ouest. En Provence, il niche de 130 à 950 m, avec une altitude moyenne de 405 m.

En France l’espèce est représentée par 2 noyaux de population. Un dans les Pyrénées et un dans le sud-est (04, 07, 12, 13, 26, 30, 34, 48, 84). Après une régression significative et continue durant près de 70 années, l’évolution de la population de vautours percnoptères amorça une nouvelle tendance de progression dès les années 2000 pour finalement se stabiliser au-dessus de 80 couples à partir de 2004 (seuil jamais égalé depuis 1960) puis dans les dernières années progresser jusqu’à un effectif supérieur à 90 couples territoriaux.

En 2021, la population était de seulement 85 couples dont 66 dans les Pyrénées et 19 dans le Sud-Est de la France, dont 6 en Auvergne-Rhône-Alpes (5 en Ardèche et 1 dans la Drôme) ce qui témoigne de la responsabilité de notre Région sur le maintien de cette espèce en France. Les variations des effectifs de la population nationale montrent quant à elles sa grande fragilité.


Menaces et statuts

La principale cause de mortalité en France pourrait être l’intoxication. L’intoxication par les métaux lourds et les insecticides est avérée (analyses de cadavres), mais les cas sont heureusement trop rares pour en tirer des conclusions détaillées. Les teneurs relevées n’entraînent pas toujours la mort des individus (effets sublétaux) mais pourraient induire un affaiblissement des individus favorisant une exposition aux pathologies, aux collisions, ou aux électrocutions. La stabilité de la population peut être fortement remise en cause pour les espèces longévives et à maturité sexuelle tardive, lorsque les adultes reproducteurs ont un taux de mortalité élevé. Les percussions avec les câbles aériens ou les éoliennes sont aussi une cause importante de mortalité.

Le principal facteur limitant semble être la ressource alimentaire mais l’accessibilité de la ressource est au moins aussi importante que son abondance. Le maintien des activités pastorales qui limitent la colonisation des terrains par les ligneux est un enjeu important. L’évolution des réglementations pour l’hygiène publique est à prendre en compte car elle impose de mettre en place des stratégies permettant de fournir aux nécrophages des carcasses accessibles.
Sur les sites de reproduction, les activités humaines peuvent être des causes de dérangements et induire un échec de la reproduction. Il s’agit donc de facteurs limitants non négligeables (survols d’hélicoptères, escalade, exploitation forestière, randonneurs, photographes, etc).

L’espèce bénéficie de différents statuts dont :

  • une protection au niveau national par arrêté du 29 octobre 2009 ;
  • une inscription à l’annexe I de la directive « Oiseaux » n°79/409/CEE (complétée par la directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009) du conseil de l’Europe du 2 avril 1979, concernant la conservation des oiseaux sauvages ;
  • une classification « En danger » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de l’UICN en 2016.




Partager la page