La commercialisation des logements neufs en Rhône-Alpes au 2ème trimestre 2014 - Des stocks toujours élevés, mais en moindre croissance

Individuel et collectif Rhône-Alpes

La tendance de fond sur les ventes de logements neufs reste orientée à la baisse. Sur la dernière année glissante actualisée au deuxième trimestre 2014 1 , seuls 13 000 logements ont fait l’objet d’une réservation, en diminution de 8 % par rapport à la même période de l’année précédente 2 . Le repli des ventes a été plus sévère en Rhône-Alpes que dans l’ensemble de l’Hexagone (-6 %). Toutefois, le dernier trimestre disponible a été mieux orienté, avec 3 400 logements réservés d’avril à juin 2014, en hausse de 3,5 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Au cours de la dernière année glissante, les trois quarts des réservations ont été identifiées dans l’enquête comme correspondant à des achats pour habiter, le restant (25 %) relevant de l’investissement locatif . La part de l’investissement locatif 3 s’est maintenue en repli sensible par rapport à la période 2009-2011 où elle atteignait en moyenne 34 % des ventes 4 .

Concernant les ménages achetant pour se loger, la baisse en glissement annuel a atteint -10 %, essentiellement en raison du faible niveau de ventes du troisième trimestre 2013. En revanche, le rythme des réservations pour investissement locatif est resté proche de celui qui est le sien depuis la mise en place du « Duflot » début 2013 5 , avec une évolution annuelle glissante s’établissant à -2 %.

Sur un an, la diminution des réservations a été plus sévère pour les maisons (-19 %) que pour les appartements (-7 %).

Mais toutes les réservations ne conduisent pas à une vente effective. En tenant compte des annulations, le nombre de ventes réelles des douze derniers mois peut être estimé à 11 900 logements 6 . Or, le pourcentage d’annulations, de 9 % en année glissante actualisée au deuxième trimestre 2014, était de 7 % un an auparavant. Dans ces conditions, la baisse des ventes réelles s’est établie à 10 % en année glissante.

Avec des réservations en berne, les promoteurs ont limité les mises en vente de nouveaux programmes. Sur une année glissante, 15 800 logements ont été mis sur le marché, 10 % de moins qu’au cours de la même période de l’année antérieure. La diminution des mises sur le marché est toutefois restée plus limitée en Rhône-Alpes que dans l’ensemble du pays où elle a atteint -21 %.

La tonalité donnée par le dernier trimestre disponible n’est pas plus favorable avec 3 780 logements mis en vente, soit 8 % de moins qu’au deuxième trimestre 2013. Les mises en vente d’appartements ont diminué de 8 % sur un an, la baisse a atteint 21 % pour les maisons.

Après avoir connu une forte croissance depuis plusieurs années qui l’a conduit à un niveau proche du point haut de 2008, le stock de logements donne des signes de stabilisation du fait de la diminution du différentiel entre les mises en ventes et les ventes. 18 400 logements étaient proposés dans les catalogues des promoteurs en Rhône-Alpes fin juin 2014. Sur un an, la croissance de l’encours de logements disponibles à la vente est restée très sensible à +12 %. Dans l’ensemble du pays sur la même période, avec un écart moindre entre les mises en ventes et les ventes, les stocks ont continué à se compresser, la baisse atteignant 1 %.

Le délai d’écoulement des appartements neufs a atteint 18 mois au deuxième trimestre 2014, contre 16 mois un an auparavant. Ce délai a encore plus augmenté pour les maisons, passant de 13 à 17 mois.

Après avoir longtemps connu des prix très stables, les montants négociés des appartements se sont établis en légère baisse en valeur nominale. Mi 2014, il fallait compter 3 710 euros le m² en moyenne des quatre derniers trimestres, soit un repli de 0,4 % par rapport à la même période de l’année précédente. Côté maisons, les prix ont augmenté de 2,0 %. En moyenne des quatre derniers trimestres, les logements individuels étaient vendus 286 000 euros le lot mi 2014 en Rhône-Alpes.

Collectif par zone de marché hors stations

Hors stations de montagne, les réservations d’appartements neufs ont diminué de 9 % en année glissante, notamment à Chambéry-Aix-les-Bains, Annemasse et dans le Pays de Gex.

La baisse des mises en vente d’appartements neufs a été d’une ampleur similaire ( -9 %), avec un repli particulièrement marqué à Chambéry-Aix-les-Bains.

L’encours de logements collectifs neufs proposés à la vente s’est accru de 17 % par rapport à la même période de l’année précédente et des accumulations de stocks particulièrement importantes se sont produites dans l’agglomération de Grenoble, à Annecy et Annemasse.

Le prix des appartements neufs hors stations s’est établi en moyenne des quatre derniers trimestres à 3 610 € le m², soit une baisse de 1,6 % par rapport à la même période de l’année précédente. La baisse des prix a été plus marquée à Lyon, Annecy et dans le Pays de Gex.

Collectif en stations en Isère, Savoie et Haute-Savoie

Dans les stations, les ventes d’appartements, qui étaient tombées très bas mi 2013, ont bondi de 32 % en annuel glissant, avec une augmentation sensible dans les trois départements.

Les mises en vente d’appartements se sont contractées de 3 % en glissement annuel avec un deuxième trimestre 2014 au plus bas. Les évolutions ont été contrastées entre les départements entre une hausse sensible en Savoie et une baisse tout aussi significative en Isère.

L’encours d’appartements neufs proposés à la vente en stations a augmenté de 4 % par rapport à la même période de l’année précédente, l’essentiel de l’augmentation des stocks restant localisée en Haute-Savoie.

Le prix des appartements neufs en station a atteint 5 290 € le m² en moyenne des quatre derniers trimestres, soit une augmentation en glissement annuel de 4 %.




Pour en savoir plus



  • Chiffres et statistiques, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie, Commissariat général au développement durable, Service de l’observation et des statistiques
    -N°550, août 2014, commercialisation des logements neufs, résultats au deuxième trimestre 2014



Lecture



  • Cette analyse porte sur la commercialisation des logements neufs faisant suite à des dépôts de permis de construire portant sur 5 logements et plus.
  • Les stations de montagne représentent une faible part des appartements commercialisés mais ils comportent des caractéristiques spécifiques qui conduisent en faire une présentation séparée.
    Par ailleurs le logement collectif représentant la plus grande partie de la commercialisation des logements du champ de l’enquête, les analyses relatives aux zones de marché ne portent que sur ce type de logements, sans tenir compte des maisons individuelles.



Notes et références

1Soit de juillet 2013 à juin 2014

2Soit de juillet 2012 à juin 2013

3Les dispositifs d’investissement locatif permettent à un particulier se portant acquéreur d’un logement, de déduire fiscalement une partie du montant de son investissement, sous réserve de louer ce logement dans des conditions fixées par la loi.

4De 2009 à 2010, le taux de réduction d’impôt lié au dispositif « Scellier » atteignait 25 % pour tous les logements. Ce taux est passé à 22% pour les logements labellisés BBC (bâtiment basse consommation) et 13 % pour les autres logements en 2011. En 2012, ce pourcentage n’était plus que de 13% pour les seuls logements labellisés BBC.

5Le dispositif « Duflot », instauré par l’article 80 de la loi de finances pour 2013, a remplacé le dispositif « Sceller » a/c du 1er janvier 2013.

6Par convention, les annulations d’une année glissante sont rapportées aux réservations de la même année glissante.

Partager la page