L’occupation des sols en 2013 en Auvergne-Rhône-Alpes

Avec la réalisation d’un référentiel régional Auvergne-Rhône-Alpes à grande échelle (OSCOM), il est possible de qualifier et quantifier l’occupation du sol de manière précise, selon une nomenclature proche de celle du référentiel européen Corine Land Cover. Les premiers résultats régionaux mettent en évidence une région de plus de 7 millions d’hectares, riche et variée dont 6 % des sols sont artificialisés, 44 % voués à l’activité agricole, 47 % recouverts de forêts ou en milieux naturels.

La DREAL Auvergne-Rhône-Alpes a réalisé en 2016 une base de données à grande échelle de l’occupation des sols sur l’ensemble du territoire de la nouvelle région. Cette base intitulée OSCOM (Observatoire des Surfaces à l’Échelle Communale) permet une approche fine du phénomène (à l’E.P.C.I voire à la commune) et d’apporter ainsi des réponses adaptées notamment dans les documents de planification (SCoT, PLUi, PLU, CC, etc.). Les données produites permettent de qualifier et quantifier l’occupation des sols en cinq postes pour l’année 2013.

Un territoire riche et varié façonné par sa géographie

La région Auvergne-Rhône-Alpes avec près de 7,7 millions d’habitants au 1er janvier 2013 se situe au second rang des régions françaises après l’Île-de-France.

En termes de superficie, avec un peu plus de 7 millions d’hectares, Auvergne-Rhône-Alpes apparaît comme la troisième région après la nouvelle Aquitaine et l’Occitanie. La géographie structure fortement ce territoire marqué par des massifs montagneux importants avec à l’Ouest le Massif central, au centre des massifs de faible altitude ainsi que la vallée du Rhône et à l’Est les hautes montagnes alpines et le Jura. 67 % du territoire est classé en zone de montagne (au sens des dispositions réglementaires concernant le soutien au développement rural). Les vallées et plaines quant à elles concentrent les principaux axes de communication et les grandes agglomérations autour desquelles les conflits d’usage de l’occupation des sols s’avèrent les plus prégnants. Du point de vue démographique, 80 % de la population régionale vit sur moins de 20 % du territoire. La période récente montre une extension continue de l’étalement urbain, mais à un rythme moins soutenu qu’auparavant.

Une urbanisation globale raisonnée, mais hétérogène selon les territoires

L’urbanisation, consommatrice de terres agricoles et naturelles, provoque l’artificialisation des sols. La région Auvergne-Rhône-Alpes est la 8e région pour son taux d’artificialisation. Avec 422 000 ha, elle présente un taux moyen de surface urbanisée de 6 %, mais les situations apparaissent relativement contrastées en fonction des territoires. Les départements du Cantal et de la Savoie avec des taux inférieurs à 4 % se montrent plutôt ruraux, l’Isère, la Haute-Savoie, l’Ain et la Loire avec des taux compris en 7,3 % et 8,5 % présentent un pourcentage de surfaces urbanisées supérieur à la moyenne régionale, enfin le Rhône avec près de 17 % confirme sa position prépondérante en termes d’artificialisation au niveau de la région. Dans le détail, l’urbanisation se concentre de manière privilégiée dans les plaines et les vallées et le long des infrastructures de transport.

Une agriculture importante, mais relativement moins présente que dans les régions du Nord et de l’Ouest de la France

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la 11e région pour ses territoires agricoles. Les surfaces agricoles représentent 3,1 millions d’hectares, soit environ 44 % du territoire de la région, ce qui est moindre que pour les régions du Nord et de l’Ouest du pays.

La géographie et les massifs expliquent largement ce résultat qui cache des situations territoriales bien différentes. Les départements de l’Ardèche, de la Drôme, les deux Savoie et l’Isère apparaissent en dessous de la moyenne régionale. A l’opposé, les départements de la Loire, du Cantal et de l’Allier présentent des taux de surfaces agricoles allant de 53 % à 66 %. Le Puy-de-Dôme et le Rhône ont quant à eux un taux de surfaces agricoles d’environ 50 %.

Un patrimoine naturel et forestier exceptionnel

Les surfaces naturelles et forestières représentent 3,3 millions d’hectares soit 47 % de la surface de la région qui se situe au 3e rang des régions métropolitaines. Le département de l’Allier très agricole enregistre un taux de surfaces naturelles inférieur à 26 %, le Rhône très urbanisé en compte environ 30 %. Les départements de la Loire, du Cantal et de l’Ain présentent des taux de surfaces naturelles compris entre 35 % et 40 %. La Haute-Savoie, la Drôme, la Savoie et l’Ardèche dont plus de la moitié du territoire est couvert par la forêt, enregistrent des pourcentages de surfaces naturelles compris entre 58 % et 68 %.

Les trois grands massifs montagneux (Alpes, Massif Central et Jura) qui structurent le territoire, confèrent à la région une importante diversité topographique et géologique. La région abrite ainsi un patrimoine naturel remarquable. En matière de biodiversité, les inventaires réalisés au travers des ZNIEFF recensent près de 3,5 millions d’hectares, soit 49 % du territoire régional.

Méthodologie

L’information produite par OSCOM se veut homogène, strictement comparable pour tous les départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes et susceptible d’être mise à jour périodiquement. Quatre principes fondamentaux ont donc été définis afin de satisfaire ces conditions. Il s’agit de l’échelle de travail, de la définition de la superficie minimale des unités cartographiées, de la temporalité de la base de données et de la nomenclature d’occupation du sol.

1 - L’échelle de travail

La base de données OSCOM étant produite à partir de diverses couches de données dites à grande échelle (BD-TOPO®, BD-FORET®, MAJIC, etc.), OSCOM peut donc être considérée comme une base de données d’occupation du sol à grande échelle. L’échelle de travail du produit OSCOM relève du 1/10 000 ce qui permet d’envisager des utilisations de la base de données à l’échelle inter-communale, mais aussi communale voire infra-communale.

2 - L’Unité Minimale de Collecte

L’Unité Minimale de Collecte (UMC) est la surface de la plus petite unité cartographiée (seuil de description). A titre d’exemple, l’UMC dans CORINE LAND COVER est de 25 hectares, ce qui signifie que les objets inférieurs à 25 hectares ne sont pas décrits dans la base de données. Les couches utilisées pour produire la base de données OSCOM sont des couches de données vectorielles qui possèdent des échelles de validité différentes selon les sources. Il n’est donc rigoureusement pas possible de déterminer une Unité Minimale de Collecte (UMC) homogène pour l’ensemble de la base de données relative à l’occupation du sol. Malgré cette hétérogénéité, la précision des différentes sources de données est soit directement issue du Référentiel à Grande Échelle (RGE) de l’IGN (BD-TOPO®) soit de niveau d’échelle compatible avec celui-ci. C’est notamment le cas du Registre Parcellaire Graphique (RPG) de l’ASP et de la base MAJIC de la DGFiP dont la précision de la donnée est fournie à la parcelle cadastrale. Dans le cadre d’OSCOM, il n’a pas été envisagé de généraliser la topographie afin de créer une UMC artificielle, car cela aurait abouti à dégrader la qualité des sources de données utilisées pour constituer la base de données.

3 - La temporalité et la notion de millésime

Comme pour l’Unité Minimale de Collecte, les couches utilisées pour produire la base de données ont des temporalités qui peuvent être différentes, ce qui pose des problèmes pour déterminer un millésime homogène pour la base de données occupation du sol. Même si ce biais constitue une des limites assumées de la méthode, il convient d’en relativiser la portée compte-tenu des éléments suivants. En effet, parmi les bases de données mobilisées, le RPG et MAJIC sont des bases de données millésimées qui ne posent donc pas de problèmes à ce titre. Dans le cadre de la version OSCOM réalisée en 2016, l’ensemble des couches de données utilisées possèdent un millésime oscillant entre 2012 et 2014, ce qui permet de retenir à titre indicatif un millésime final de 2013 pour la présente base de données.


4 - L’agrégation des données

La méthode mise en place pour constituer OSCOM consiste en une intégration successive d’un ensemble de couches géographiques issues des principaux référentiels à grande échelle existants, pour obtenir, en sortie, une base de données unique Occupation du Sol comprenant toutes les informations. A l’issue de chaque étape d’intégration, les nouveaux objets superposés sont découpés par rapport aux objets déjà intégrés lors des étapes précédentes. L’ordre des couches revêt ainsi un caractère structurant dans la méthode car c’est lui qui détermine les priorités dans l’affectation de la typologie du sol et in fine de la constitution du référentiel. La présente version d’OSCOM, dite de nomenclature de 1er niveau, regroupe une couche de données provenant de la BD-Forêt V2, 14 couches de données de la BD-Topo, 9 couches de MAJIC, et une du RPG, soit au total 25 couches superposées.

5 - La nomenclature

La base OSCOM Auvergne-Rhône Alpes possède actuellement un seul niveau, réparti en 5 postes (territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels, surfaces en eau, surfaces indéterminées). La base de données est disponible gratuitement et d’utilisation libre sous réserve de mentionner la source et la date de sa dernière mise à jour. Il est prévu d’ajouter en 2017 un second niveau afin de caractériser plus finement l’occupation du sol à l’échelle régionale.

Pour en savoir plus :
Observatoire des surfaces à l’échelle communale (OSCOM) en Auvergne-Rhône-Alpes

Partager la page