L’Aigle de Bonelli en bref

Description

L’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) est un rapace diurne de taille moyenne, avec une envergure de 150 à 180 cm, pour une longueur de 60 à 70 cm et un poids de 1,5 à 2,5 kg.
Les jeunes ont un plumage ventral qui varie du roux clair à l’orangé. Au fil des mues, ils atteindront leur livrée adulte à l’âge de 5 ans, caractérisée par un fort contraste entre le ventre blanc orné de flammèches brunes et les ailes sombres, une tâche dorsale blanche sur le plumage brun ainsi qu’une bande subterminale à la queue.

En vol, l’espèce s’identifie notamment par sa longue queue et par la forme arrondie de ses ailes, qui présentent un rétrécissement caractéristique à leur base.

Son bec crochu gris-bleu, sa vision perçante, ainsi que ses puissantes serres jaunes font de l’Aigle de Bonelli un redoutable chasseur, lui permettent de capturer une grande diversité de proies aussi en plein vol qu’au sol. Cela va du Merle noir au Héron cendré et même d’autres rapaces tels que la Bondrée apivore et la Chouette hulotte. Il capture également des mammifères (Rat surmulot, Lapin de garenne, Fouine) et des lézards verts et ocellés.


Répartition, lieux de vie

L’Aigle de Bonelli a une reproduction lente avec 1 à 2 jeunes par an, et seulement 10 à 20% des jeunes qui atteignent l’âge adulte (3-4 ans). Cette faible reproduction est naturellement compensée par une grande longévité une fois adulte (20-30 ans).

Caractéristique des milieux méditerranéens, l’Aigle de Bonelli affectionne les paysages en mosaïque, car cette espèce rupicole niche dans les gorges et les escarpements rocheux, mais chasse en milieu ouvert, sur les plateaux, les collines de garrigue ouverte. Les jeunes erratiques chassent souvent dans les vallées et les plaines cultivées. Il niche généralement en dessous de 500 mètres d’altitude (parfois jusqu’à 700 mètres).

En Europe, Il est réparti sur le pourtour méditerranéen (France, Espagne, Portugal, Italie, Maroc…) où sont estimés de 1000 à 1200 couples, dont environ 750 en Espagne.
Jamais réintroduit, il est présent dans le sud-est de la France depuis plus de 200 000 ans, depuis les Pyrénées Orientales jusqu’au Var en passant par le sud de l’Ardèche. L’Ardèche méridionale constitue la limite septentrionale de sa répartition en Europe. Des aigles sont observés chaque année dans le sud de la Drôme mais aucun couple n’est cantonné.

La population nationale est descendue à 22 couples en 2002, avant de progresser les années suivantes et atteindre 42 couples depuis 2021.

En Ardèche, la population était estimée à 6 à 9 couples avant 1960. Au début des années 1970, la LPO comptait 2 couples dans les Gorges de l’Ardèche et 2 sur des affluents de l’Ardèche.
De la fin des années 1970 à 2018, il ne subsistait plus que 2 couples établis dans la Réserve Naturelle Nationale des Gorges de l’Ardèche.
Il aura fallu attendre 2019 pour voir s’installer un 3ème couple sur un ancien site occupé durant les années 1970, sur un affluent de l’Ardèche.
La région Auvergne Rhône-Alpes compte à présent 3 sites occupés (3 couples) et 5 sites vacants tous en Ardèche.


Menaces et statuts

Suite au programme de baguage initié en 1990 il apparaît que l’électrocution, qui est la cause de mortalité la plus fréquente des jeunes, a contribué au déclin de la population française.
Les populations de proies préférentielles (lapins, perdrix) ont localement fortement diminué ces dernières décennies du fait de maladies et de la modification des habitats. Même s’il semble que l’Aigle de Bonelli ait un régime alimentaire varié, il est important de consolider sa ressource alimentaire en favorisant la restauration des populations de ces espèces qui sont également des gibiers de chasse.

L’espèce bénéficie de différents statuts dont :
- une protection au niveau national par arrêté du 29 octobre 2009 ;
- une inscription à l’annexe I de la directive « Oiseaux » n°79/409/CEE (complétée par la directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009) du conseil de l’Europe du 2 avril 1979, concernant la conservation des oiseaux sauvages ;
- une classification « En danger » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de l’UICN en 2016.


Partager la page