caractéristiques de la moule perlière


carte d’identité :


Embranchement = Mollusque
Classe = Bivalve
Ordre = Unionidae
Famille = Margaritiferidae
Genre = Margaritifera


Description :


La taille moyenne de la moulle perlière varie de 110 à 160 mm de longueur pour 40 à 50 mm de largeur.
Sa taille définitive varie en fonction de la température de l’eau et de la disponibilité en calcium sachant que que la moule perlière n’est présente que dans les rivières dont le pH est acide, c’est à dire sur le socle cristallin.
La coquille est brune chez les juvéniles et noire chez les adultes. L’intérieur des valves est nacré avec des reflets.
Sa longévité est exceptionnelle puisqu’elle peut atteindre 100 ans en France et bien plus encore dans les rivières froides de la Baltique et de la Sibérie. Elle commence à se reproduire à partir de 7-15 ans selon un cycle de reproduction particulièrement complexe, impliquant la présence d’un poisson hôte (truite fario ou jeune saumon).
Lorsqu’il est mature pour se reproduire, entre juillet et septembre, le mâle libère ses spermatozoïdes dans l’eau. Ces derniers vont aller féconder, au grès des courants, les moules perlières femelles situées à proximité. Les larves issues de cette fécondation sont appelées glochidies et vont croître dans les branchies de la moule femelle. Lorsqu’elles ont atteint une certaine taille, en présence d’une truite ou d’un jeune saumon, la moule va expulser ses glochidies qui vont aller s’enkyster dans les branchies du poisson, pour y rester une dizaine de mois. Vers le mois de mai-juin, ces glochidies se détachent alors des branchies pour tomber au fond de la rivière. L’endroit où elles vont tomber et la nature du substrat de la rivière seront alors déterminants pour la suite. Ces jeunes moules vont s’enfouir dans ce substrat pour y rester entre 4 et 5 ans. C’est seulement au bout de ce laps de temps assez long que les moules commencent à être visibles au font de la rivière et vont commencer à jouer leur rôle de filtration de l’eau (jusqu’à 50L par jour !).
Ainsi, chaque moule perlière que nous pouvons voir est un véritable miracle qui a su surmonter toutes les difficultés liées à cette reproduction très complexe. Il faut des millions de larves pour aboutir à une moule perlière adulte !

 

 


Habitat et répartition

La moulle perlière en France est répandue de 1150 m d’altitude en Margeride (Cantal-Lozère) à moins de 7 m d’altitude sur la Nivelle (Pyrénées-Atlantiques). Elle affectionne les cours d’eau sur terrain siliceux avec une faible profondeur, du courant et une eau oligotrophe limpide. La concentration en calcium doit être inférieure à 10 mg/L. On la retrouve donc principalement sur les massifs cristallins tels que le Massif Central le massif Armoricain, le massif vosgien. La nature du substrat est déterminante pour la survie et le bon développement de l’espèce. Il faut des galets, rochers stabilisés et assez de sable propre pour s’enfoncer. La température de l’eau ne doit pas dépasser les 13 à 14 ° C, même si elle est capable parfois de tolérer des eaux plus chaude en période estivale. Les exigences en terme de teneurs en nitrates et phosphates dans l’eau sont extrêmes puisqu’au delà de 0,02 mg/L de phosphates et 1,5 mg/L de nitrates, l’espèce ne se reproduit plus ! Beaucoup de populations qu’on peut encore observées de nos jours, ne sont que des reliques d’une époque où les teneurs dans l’eau ne dépassaient pas ces limites. La longévité de l’espèce permet de l’observer encore, mais il n’y a plus de reproduction depuis longtemps.



Menaces et statut de l’espèce.


Pendant plusieurs siècles, la moule perlière tapissait les fond de rivière, créant de véritables pavages dont le rôle de filtre du cours d’eau était essentiel. Plus il y avait de moules, plus l’eau de la rivière était pure et plus la reproduction de la moule se faisait dans de bonnes conditions. la probabilité d’obtenir une perle est de l’ordre de 1 pour 1000 à 3000 moules. Or on sait qu’une robe de Marie de Médicis arborait pas moins de 32 000 perles correspondant à plusieurs dizaines de millions de moules ouvertes !

Les principales menaces identifiées pour l’espèce sont :

  • l’eutrophisation : les taux de nitrates dans certains cours d’eau ont été multipliés par 10, bloquant la reproduction de la moule perlière
  • les pollutions accidentelles
  • l’aménagement des rivières : réduction de la ripisylve, curage des fonds, recalibrage…..
  • diminution des effectifs de salmonidés : le poisson hôte est essentiel pour la reproduction de la moule. La disparition des poissons provoque celle de la moule perlière
  • le surpâturage, le piétinement des berges et dans le lit des rivières
  • l’enrésinement des berges, les coupes à blanc, l’ensablement des cours d’eau
  • le colmatage du substrat
  • le réchauffement climatique : à la fois par élévation des températures de l’eau, mais aussi par la multiplications des périodes d’assecs des ruisseaux

En 150 ans, les effectifs de moules perlières ont été réduits de 95 % ! Il resterait à l’échelle de la France, un peu moins de 200 000 individus répartis dans moins de 50 cours d’eaux. Moins de 10 rivières présentent encore des preuves de reproduction.

  • niveau mondial : en danger
  • niveau européen : en danger critique d’extinction - espèce inscrite à l’Annexe II de la Directive Habitats, Faune, Flore
  • niveau national : en danger - espèce protégée par arrêté du 23 avril 2007





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