2010-2014 - Le plan régional d’actions en faveur du Tétras-lyre
Le Tétras-lyre (Plan Régional d’Actions 2010/2014)
Photo B. Bellon
Le Tétras-lyre est une espèce à forte valeur patrimoniale, témoin de la présence d’habitats très riches au plan biologique. En France, son état de conservation peut être considéré comme défavorable inadéquat d’après la typologie établie par le muséum d’Histoire Naturelle.
Les Alpes du Nord abritent près des 2/3 des effectifs français. Cette forte responsabilité a conduit la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement et le Conseil Régional Rhône-Alpes à initier en 2009 un plan régional d’actions en faveur de l’espèce et de ses habitats.
À l’approche de la zone de transition entre forêt et milieux ouverts (< 2000 m) ou si vous êtes contraint(s) de traverser des zones sensibles (lien actif vers définition zones sensibles et cartes cartes) :
Être attentif(s) à la signalisation éventuelle sur place et la respecter
Rester sur les traces existantes
Limiter la largeur des traces en n’élargissant pas les fuseaux de montée et de descente
Éviter les zones de lisières et arbustives et préférer passer au milieu des grands « champs » de neige
Ne pas s’attarder pas dans un secteur en cas d’envol d’un Tétras-lyre : un tétras peut en cacher un autre (plusieurs oiseaux se rassemblant souvent au même endroit en hiver)
Ne pas chercher à approcher les individus (photographie), observer à distance (jumelles)
Le Tétras Lyre - Respecter quelques consignes élémentaires
1.2 Pourquoi ?
Une espèce en déclin
Entre 1975 et aujourd’hui, les effectifs du tétras-lyre ont diminué de 25 % (au minimum)1 .
La région Rhône-Alpes abrite les deux tiers de la population estimée entre 13 400 - 18 600 adultes en France2. (Carte aire de présence en France à inclure)
La principale cause de son déclin est la perte et la dégradation de son habitat3 :
Aménagements touristiques : stations de ski, infrastructures immobilières…
Abandon de l’agriculture de montagne (fermeture des milieux) ou surpâturage.
D’autres facteurs affectent les populations : le dérangement, les collisions avec les câbles, la chasse…
Sédentaire, le tétras-lyre doit lutter contre le froid tout en ne disposant que de ressources alimentaires limitées.
Sa stratégie de survie repose sur l’économie d’énergie. Pour ce faire, si la neige est poudreuse sur une épaisseur d’au moins 40 cm, il creuse un « igloo » qui lui offrira un couvert protecteur contre le froid et les prédateurs. Il y passera la nuit et la plus grande partie de la journée.
A défaut d’igloo, il recherchera un épicéa dense ou une niche au sol pour s’abriter.
Plusieurs oiseaux se retrouvent alors dans les mêmes secteurs, où à la fois la neige reste poudreuse le plus longtemps et où la présence de nourriture leur évite de trop se déplacer. Ces secteurs sont appelés « zones d’hivernage ».
Le dérangement, un facteur compromettant
Le passage d’un skieur ou d’un randonneur à proximité d’un Tétras-lyre peut l’effrayer et l’amener à quitter sa loge précipitamment et/ou s’envoler brusquement.
Un oiseau dérangé s’envole bruyamment dans le sens de la pente.
Le dérangement lui fait perdre des forces inutilement et le met à découvert des prédateurs :
Sa survie hivernale et ses chances d’arriver en bonne forme pour la période de reproduction sont par là-même compromises
Retour au sommaire2- Le tétras-lyre une espèce typiquement montagnarde
2.1 Comment le reconnaître ?
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Appelé aussi "Petit coq de bruyère" ou "coq noir"
Le tétras-lyre vit entre 1400 et 2300 m d’altitude, dans la zone dite de transition entre la forêt et les pelouses alpines (limite supérieure de la forêt). Il affectionne les landes à Ericacées comportant des plages herbacées et des arbres espacés.
Milieux de vie des Tétras-lyres
Au printemps, commence la période de reproduction. Les mâles se mesurent entre mars et juin lors de parades nuptiales pour obtenir les faveurs des femelles. Il s’agit de « démonstrations de force » (chants, queue étalée en lyre…) réalisées dans des arènes naturelles dénommées leks.
Parade de Tétras-lyres -
La ponte intervient fin juin. Les jeunes poussins se nourriront d’insectes pendant les premières semaines de leur vie. Ils resteront avec leur mère jusqu’à l’automne puis se disperseront.
En été, les adultes se nourrissent essentiellement de végétaux au sol : végétation herbacée, baies, bourgeons.
En hiver, ils se rabattront sur un régime ligneux peu digeste et peu énergétique : aiguilles et bourgeons de conifères (mélèze, épicéa,…) ou fleurs et bourgeons de feuillus (bouleaux, sorbier, aulnes).
Nourriture du Tétras-lyre
Retour au sommaire3 - Contribuer à la connaissance de la faune de montagne
Carte des réseaux de signalement de présence du Tétras-lyre
Retour au sommaire4 - Définition des zones semsibles Tétras-lyre
4.1 Définition des zones sensibles
Les zones sensibles correspondent aux zones d’hivernages du Tétras-lyre, fortement fréquentées à ski et/ou raquettes. Attention : cela ne signifie pas qu’en dehors de ces zones les oiseaux ne sont pas présents.
Ces zones sensibles sont définies dans un premier temps en croisant les dires d’experts des connaisseurs du tétras et les habitudes des pratiquants, au travers de réunions locales.
Localisation des zones d'hivernage x Localisation des itinéraires régulièrement empruntés = Zones sensibles
Leur délimitation est ensuite affinée par la réalisation sur le terrain d’un diagnostic des zones d’hivernage des oiseaux (lien actif vers méthode). Ce travail de longue haleine est actuellement en cours sur plusieurs sites pilotes rhônalpins. Il devra se poursuivre dans les années à venir pour compléter les connaissances à l’échelle de la Région.
Sites Natura 2000 : Hauts plateaux et contreforts du Vercors oriental ; Landes, pelouses, forêts et prairies humides de Lus-la-Croix-Haute ; Massif du Bargy ; Aravis
CAF Savoie : Moûtiers et Haute Tarentaise, Chambéry
Le Tétras Lyre est une espèce fragilisée par les activités humaines, particulièrement en hiver. La pratique du ski hors piste, de randonnée ou dans les stations provoquent des dérangements importants, sources de mortalité. Au cours de la période 2010/2014, plusieurs actions ont été développées par les partenaires du Plan Régional d’Actions en faveur du Tétras Lyre, porté par la Direction Régionale de l’Environnement et la Région Rhône-Alpes. En 2015, un groupe d’étudiants en Licence Pro Valorisation des Espaces et Produits Montagnards à l’Université de Savoie a choisi de présenter quelques actions du plan, au travers de la thématique « Partageons la Poudreuse ». En 4 spots vidéos de quelques minutes, ils vous entraînent sur les pentes des Alpes du Nord à la rencontre des professionnels en charge de la conservation de cette espèce emblématique de nos espaces d’altitude et des gestionnaires de domaines skiables. De la connaissance à l’action, le résultat est une affaire partenariale désormais indispensable pour assurer la survie hivernale des oiseaux comme la conservation de leurs habitats.
Tournage réalisé par Romain, Clara, Clément, Marianne et Laura, montage grâce à la compétence de Clara, sous la responsabilité des partenaires (FDC38 et 74, OGM) et de la responsable de formation universitaire (Mme Cayla).
Partageons la poudreuse 1 : Tétras Lyre et skieurs.
Les étudiants sont allés au cœur des domaines skiables. Ils présentent les méthodes de diagnostics utilisées en hiver pour déterminer l’importance du dérangement, et trouver les zones-refuges de l’espèce, indispensables à la survie des oiseaux.
Partageons la poudreuse 2 : des méthodes pour la tranquillité du Tétras Lyre
Les étudiants sont allés à la rencontre des professionnels en charge de la conservation du tétras lyre. Ils présentent les dernières méthodes utilisées pour préserver la tranquillité des oiseaux, dans les stations de ski mais aussi en pleine nature. Balisage de zones de refuges et visualisation des câbles électriques ou de remontées mécaniques, des actions partenariales efficaces.
Partageons la poudreuse 3 : moins de pollution, meilleure conservation du tétras.
Les étudiants sont allés à la rencontre d’un vétérinaire spécialiste de la conservation du tétras lyre. Nos activités de glisse stressent les tétras, ce qui est nuisible à leur survie (parasites). Nos comportements urbains provoquent un déséquilibre naturel (prédateurs). Nous devons faire attention à nos gestes pour assurer la survie hivernale des oiseaux.
Partageons la poudreuse 4 : S’informer, pour respecter, c’est protéger.
De nombreuses actions sont mises en œuvre pour assurer la cohabitation des Tétras et des skieurs. Les étudiants sont allés à la rencontre des professionnels en charge de la communication et de l’animation, pour s’informer sur les techniques utilisées. Connaissance et sensibilisation sont désormais indispensables pour adapter nos comportements et respecter la Nature.