Le quartier de la Montagnette à Ugine : quand une rénovation énergétique exemplaire conduit à une requalification environnementale

La requalification du quartier de la Montagnette à Ugine (Savoie) est un projet global, alliant rénovation énergétique poussée des logements, et requalifications des espaces publics.

Les travaux de rénovation des logements ont commencé sur le site d’Ugine le 13 octobre 2014. Ils se sont déroulés jusqu’à fin décembre 2015. Le travail sur les espaces publics s’est fait en partie en parallèle.

Le quartier a retrouvé aujourd’hui sa quiétude : seul reste à effectuer le basculement définitif vers le chauffage urbain - il sera effectif à l’automne 2017.

Réalisés en site occupé, avec des interventions importantes à l’intérieur des logements (changements de fenêtres notamment, modification du système de chauffage, mise en place de ventilations mécaniques contrôles (VMC), isolations des combles et des caves, mais aussi rénovation d’une partie des salles de bains), ces travaux ont été un moment fort et parfois difficile pour une population fortement attachée au site, parfois depuis plusieurs décennies pour ce qui concerne de nombreuses familles . Le site est notamment marqué par une forte appropriation des logements, certains locataires ayant fait à leurs frais des travaux de décoration, de mise en valeur, et parfois de recloisonnement, faisant de certains logements de véritables "bijoux".

Un projet sous le signe de l’innovation

L’opération de la Montagnette se caractérise par des innovations portant sur plusieurs sujets : montage de l’opération, avec notamment le choix de deux maîtrises d’oeuvre afin de présenter plus de variantes, mise en œuvre de matériaux ou équipements réellement innovants (isolant sous vide au sol, paille, VMC double flux décentralisées), mise en place d’une instrumentation inédite, visant une lecture en temps réel des indicateurs.

Environ 18 solutions différentes ont été déployées pour la rénovation énergétique. L’opération de rénovation visait le niveau BBC rénovation, donc correspond aux objectifs de la loi de transition énergétique. L’un des bâtiments va même plus loin, avec des choix ayant conduit à des logements de niveau quasi passif. C’est d’autant plus remarquable que l’opération a été imaginée dès … 2010 ! A sa réception fin 2015, elle est donc parfaitement au niveau des ambitions nationales.


Au-delà des interventions sur les bâtiments, une remise à niveau globale du site.

Le choix d’une isolation par l’extérieur des bâtiments a entraîné d’autres travaux sur les VRD. En effet, les réseaux électriques et téléphoniques étaient initialement aériens. Ils devaient être enfouis. Par ailleurs, les eaux pluviales étaient déversées dans un réseau unitaire. Le choix a été de profiter des travaux pour créer un réseau séparatif.Par ailleurs, la décision de raccordement du site au chauffage urbain créé, a nécessité la reprise de l’ensemble de la voirie du site, ainsi que les espaces extérieurs.
En complément, l’éclairage public a été également refait, avec la mise en place de LEDs et la collecte des ordures ménagères repensées, avec la création de points de collectes semis-enterrés.

Présentation du 1er bilan d’analyse des données de l’instrumentation L’instrumentation du site afin d’objectiver les performances des équipements, et le comportement des bâtiments était un point important du projet. Un partenariat original a donc été monté, avec uns start-up (Ubiant) et un laboratoire universitaire (LCIS, de l’université de Grenoble, Joseph Fourier).
  • les données brutes sont fournies par la société Ubiant
  • le laboratoire LCIS de l’Université de Grenoble est chargé d’une première mise en forme
  • le bureau d’études eEgénie, missionné par la DREAL, est chargé de l’analyse et de la synthèse.

Pour ce faire, Ubiant et le LCIS ont mis à disposition depuis février 2016 un outil en ligne, Graphana. Eegénie a rédigé un premier rapport issu de ses analyses effectuées fin août / début septembre 2016.

Présentation du rapport par eEgénie :

  • des résultats intéressants apparaissent sur le fonctionnement des VMC, en lien avec la qualité de l’air intérieur (les taux de CO2 et COV) : un retour rapide pourrait être fait par le bailleur vers les locataires, sur la bonne utilisation des VMC . Des procédures de signalement de problème ou d’inconfort pourraient être mise en place.
  • concernant les consommations énergétiques et les comparaisons entre les différentes solutions, les données mises à disposition présentent encore trop d’incohérences ;
  • certaines données manquaient de précision pour pouvoir faire des analyses poussées (exemple : précision sur les températures, qui doit aller au moins à une décimale), ou étaient absente de l’interface Graphana (données sur l’eau chaude sanitaire).

Des corrections devaient donc être apportées par le consortium Ubiant/LCIS d’ici fin 2016, afin de pouvoir fournir une analyse de la première année de fonctionnement du site entièrement réhabilité début 2017.

L’analyse des données fournies est en cours d’analyse par le CEREMA et eEgénie.

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