Bilan énergie-climat 2017 : Des émissions de particules fines en baisse

En 2017, les températures sont de nouveau supérieures à la moyenne et la pluviométrie est faible. La qualité de l’air, dont l’amélioration est observée depuis plusieurs années, est meilleure en 2017 que lors des millésimes antérieurs. La production d’électricité solaire, éolienne et issue du biogaz progresse, mais à un rythme inférieur à celui du niveau national. La filière biométhane connaît une croissance particulièrement forte dans la région.

Le soleil est particulièrement présent en 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes. L’ensoleillement moyen des 11 stations climatiques définies par Météo France dépasse de 13 jours celui d’une année normale de la période de référence 1981-2010. Les températures moyennes excèdent la normale pour la quatrième année consécutive (+ 0,8 degré en 2017). La pluviométrie est faible, inférieure de 8 jours à celle de la période de référence. Malgré un mois de décembre très arrosé, le cumul des précipitations accuse un déficit moyen de 18 % et jusqu’à 30 % en Ardèche. Lyon, Ambérieu-en-Bugey et Bourg-Saint-Maurice conjuguent fortes températures et faible pluviométrie alors qu’Aurillac et SaintÉtienne restent plus proches de la normale.

Moins de catastrophes naturelles

Seules 43 communes font l’objet d’arrêtés de catastrophe naturelle en 2017, presque uniquement suite à des inondations, un chiffre nettement inférieur à la moyenne des cinq dernières années (174 communes). Plus de la moitié des arrêtés correspondent à des crues exceptionnelles survenues en juin, provoquées par de violents orages, et touchant 23 communes du plateau du Devès et de la haute vallée de la Loire en Haute- Loire.

Diminution des polluants dans l’air

La qualité de l’air s’améliore dans la région, en 2017 comme depuis plusieurs années. Les dispositifs d’information ou d’alerte sont activés pendant 38 jours seulement, un chiffre inférieur de 40 % à la moyenne des cinq années antérieures. En 2017, les conditions météorologiques favorables contribuent à une moindre utilisation des systèmes de chauffage, notamment au bois, et donc à une limitation du niveau des pollutions. La tendance de long terme s’explique davantage par l’évolution des comportements des entreprises et des particuliers, accompagnée par les dispositions mises en place par les pouvoirs publics. En 2017, le secteur résidentiel est responsable de la moitié (47 %) des émissions de particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10), essentiellement issues des appareils de chauffage au bois. Le nombre d’épisodes de pollution liés à ces particules fines (27 jours), est inférieur à la valeur limite fixée par la Commission européenne à 35 jours par an, pour la première fois depuis 2007. En revanche, malgré la baisse des concentrations en dioxyde d’azote (NO2), ce polluant continue de dépasser les valeurs fixées par la réglementation. Particulièrement néfaste pour la santé et les écosystèmes, il est majoritairement émis par le secteur des transports (54 % des émissions en 2017), notamment les motorisations diesel. L’ozone dépasse aussi les valeurs limites, essentiellement dans le sud de la région et dans les massifs d’altitude.

Stabilité de la consommation d’électricité

Les températures élevées au cours de l’année entraînent une moindre consommation de chauffage. Par ailleurs, le caractère bissextile de 2016, rajoutant une journée en période hivernale, avait contribué à augmenter mécaniquement la période de chauffage. Pour autant, la consommation brute d’électricité reste très proche de celle de 2016, à 68 térawatts-heure. Auvergne-Rhône-Alpes représente 14 % de la consommation d’électricité de l’Hexagone.

Forte progression du biométhane

La production d’électricité éolienne progresse de 17 % par rapport à 2016, atteignant 1 008 gigawatts-heure. De nouvelles installations sont déployées dans l’Ain et en Ardèche. La capacité de production augmente de 13 %. Doté d’un régime des vents moins propice que la moyenne française, la région voit sa part dans le productible éolien hexagonal se réduire d’année en année (4 % en 2017).
La production d’électricité solaire s’accroît de 8 % par rapport à 2016 et s’établit à 891 gigawatts-heure. Cette augmentation s’explique par une croissance de 10 % de la puissance installée et un ensoleillement généreux. La progression des capacités est plus forte en Ardèche, dans la Drôme et la Loire. Toutefois, depuis plusieurs années, la puissance installée en Auvergne-Rhône-Alpes augmente moins qu’au niveau national. La région abrite 10 % des capacités photovoltaïques de l’Hexagone.
La production d’électricité issue de la bioénergie renouvelable est de 661 gigawatts-heure en 2017 (– 4 % par rapport à 2016). La puissance installée reste globalement identique à celle de l’an dernier et représente 9 % de la puissance installée nationale. Elle se décompose entre valorisation électrique des déchets ménagers, dont les capacités de production sont en baisse, bois et biogaz. Avec 54 installations produisant de l’électricité à partir du biogaz, la région voit sa puissance installée progresser de 3 % en 2017, contre 8 % en métropole. Auvergne- Rhône-Alpes produit 8 % de l’électricité issue du biogaz en France. La filière se décline également en énergie thermique. Six installations injectent du biométhane dans les réseaux de gaz naturel, après production et épuration de biogaz. Leur capacité est de 66 megawatts par an, plus du double de celle de 2016 (+ 154 % contre + 69 % en France continentale).
Avec une pluviométrie particulièrement faible, la production hydraulique est inférieure de 22 % à celle des cinq années antérieures. Les capacités ne connaissent pas d’évolution significative depuis la fin des années 1990. Les nombreux barrages d’Auvergne-Rhône-Alpes produisent 20 800 gigawatts-heure en 2017, soit 89 % de l’électricité renouvelable produite dans la région et 43 % de la production

Cet article, qui fait l’objet d’une actualisation annuelle réalisée par la DREAL, avec la contribution de la CERCARA, a été réalisé pour le "Bilan économique" de l’INSEE. Cette publication consultable en intégralité sur le site de l’INSEE rassemble les contributions des services de l’Etat en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que de différents partenaires et retrace les faits marquants de l’année écoulée.

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