Qu’est-ce qu’un site ?
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Les sites classés
Un site classé est un paysage exceptionnel, considéré comme l’un des plus beaux de France. A ce titre, il appartient au patrimoine national. Moins de 2 % du territoire est classé. Cette politique a inspiré le dispositif "patrimoine mondial de l’Unesco".
Tout comme le classement de bâti au titre des monuments historiques, le classement de sites au titre du paysage est issu de la réflexion menée à la fin du XIXème siècle par des artistes et gens de lettres, ainsi que les premières associations de tourisme et de protection des paysages, qui prirent conscience de la valeur patrimoniale et de la fragilité des paysages naturels.
Alliés à divers mouvements d’opinion opposés aux excès de l’industrialisation, ils favorisèrent l’émergence d’une législation sur la protection des monuments naturels et des sites afin de les léguer en l’état aux futures générations.
La loi fondatrice du 21 avril 1906 sur la protection des sites et monuments naturels est la plus ancienne des lois de protection des espaces naturels. Elle est plus connue sous l’appellation de loi du 2 mai 1930 qui lui a donné sa forme définitive. Elle a peu évolué depuis cette date mais a été codifiée depuis 2013 dans le code de l’environnement (Voir la rubrique réglementation).
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- Lieux de beauté, lieux de mémoire - Les sites classés et inscrits en France (format pdf - 517.4 ko - 29/09/2014)
Le classement d’un site est prononcé par décret au Conseil d’État. Cinq critères d’intérêt général justifient un classement et son périmètre :
- intérêt pittoresque, c’est-à-dire digne d’être peint, représenté (exemples : le lac Achard à Chamrousse - Isère, le massif volcanique cantalien - Cantal )
- intérêt artistique, c’est-à-dire ayant été l’inspiration de représentations artistiques, ou encore ayant nourri une œuvre artistique (exemples : La maison et le clos des Charmettes - Savoie, la grotte des laveuses - Puy de Dôme),
- intérêt historique, ce sont des lieux ayant été le théâtre de batailles importantes, de rencontres politiques, des lieux de mémoire (exemples : le Mur des fusillés - Drôme, projet de classement du site arverne du plateau de Gergovie - Puy de Drôme),
- intérêt scientifique (exemples : l’Aven d’Orgnac - Ardèche, les ravins de Corboeuf - Haute Loire),
- intérêt légendaire (exemples : les Roches qui dansent - Drôme, le rocher du pas de la mule - Allier).

La nature des classements a considérablement évolué avec le temps. Au début, ce sont des éléments remarquables, isolés ou menacés de dégradation qui ont été principalement classés : rochers, cascades, fontaines, sources, grottes, arbres, des points de vue ou des belvédères et des châteaux avec leurs parcs. Il s’agit de « monuments naturels » ponctuels (exemples : Le tilleul de Pérouges - Ain, les 4 tilleuls de St Fargeol - Allier).
Ensuite, les protections ont progressivement porté sur de plus vastes étendues : massifs, forêts, gorges, vallées qui couvrent plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d’hectares. Le Massif du Mont-Blanc est aujourd’hui le plus grand site naturel classé de France en superficie (26 123 hectares).
Il existe :
- des sites agricoles (exemple : Site des crûs viticoles de Jongieux et Marestel - Savoie),
- des sites forestiers (exemples : la Forêt de Saoû - Drôme, Mont Mouchet - Haute-Loire),
- des sites naturels (exemple : la Tourbière de Malebronde - Ain),
- des sites naturels et bâtis, dits mixtes (exemple : le Vallon du Clou - Savoie),
- des sites de montagne (exemple : Dent d’Oche - Haute-Savoie, Mont Mézenc - Haute Loire) et de cours d’eau (exemples : Val de Saône - Rhône, gorges de Chouvigny sur la Sioule - Allier et Puy de Dôme)
- et des sites bâtis, urbains (exemples : les Canaux du Thiou et du Vassé à Annecy - Haute-Savoie, couvent de la visitation à Aurillac - Cantal).
Le classement soumet tous les projets modifiant l’état des lieux à autorisation préalable ; cela permet de conserver le site dans l’état qui a justifié sont classement et de préserver la valeur d’usage des lieux pour le public : promenade, loisirs, domaine skiable… mais aussi de maintenir les activités séculaires comme l’agriculture, qui permet de maintenir des paysages ouverts, ou la gestion forestière, qui permet de conserver des massifs forestiers exceptionnels.
Les sites font partie de notre patrimoine national. Lieux singuliers, reconnus d’exception, ils sont essentiels à notre économie touristique. Objets identitaires de fierté nationale, ils expriment la diversité et la beauté des paysages de notre région et incarnent très souvent l’image de la France à l’étranger. Leur sauvegarde dépend de nous tous, ils sont notre bien commun.
Attractifs par nature, les monuments naturels et les sites nécessitent une gestion active, en partenariat notamment avec les collectivités. Certains sites font ainsi l’objet de plans de gestion (Voir la rubrique vivre en site). Pour les plus importants d’entre eux, cette gestion peut prendre la forme d’une Opération Grand Site. Auvergne-Rhône-Alpes en compte plusieurs, diversement développés :
- l’Aven d’Orgnac (Ardèche),
- le Cirque de Sixt Fer à Cheval (Haute-Savoie),
- les Gorges de l’Ardèche,
- les Roches de Solutré–Pouilly–Vergisson (Rhône, Saône-et-Loire [Bourgogne-Franche-Comté]),
- la chaîne des Puys (Puy-de-Dôme),
- le Puy Mary (Cantal).
Parmi ces 6 sites exceptionnels, 3 bénéficient du label Grand site de France sur les 14 sites labellisés en France début 2017 : l’Aven d’Orgnac (Ardèche) depuis 2004, le Puy de Dôme depuis 2008 et le Puy Mary (Cantal) depuis 2012.
Le programme de classements en Auvergne-Rhône-Alpes est vivant, plusieurs classements sont en cours, au stade d’étude préliminaire, ou de classement définitif .
Les sites inscrits
Le sites inscrits font l’objet d’une surveillance attentive par l’administration, représentée par l’Architecte des Bâtiments de France (A.B.F.). Plus de 700 sites, naturels ou bâtis, sont actuellement inscrits en Auvergne-Rhône-Alpes sur les « listes départementales des monuments naturels et des sites dont la conservation ou la préservation présente un intérêt général ».
La plupart ont été inscrits entre 1930 et 1950. L’inscription constituait à la fois un inventaire et une mesure de surveillance en vue d’un classement ultérieur de ces sites. En réalité, seule une partie des sites inscrits a été effectivement classée. Pour d’autres, le maintien de l’inscription constitue une protection suffisante : en site inscrit, tout projet de travaux doit être porté à la connaissance de l’administration 4 mois à l’avance, ce qui peut lui donner le temps de s’assurer de leur conformité avec l’intérêt paysager du site.
En savoir plus
Vous pouvez consulter :
- le site internet consacré aux Grands Sites de France
- les cartes interactives sur les portails cartographiques PRODIGE et GEORHONEALPES.
- la brochure Lieux de beauté, lieux de mémoire - Les sites classés et inscrits en France (format pdf - 517.4 ko - 29/09/2014)

Chaîne des Puys, site classé, Grand Site de France - © DREAL Auvergne-Rhône-Alpes