Vous avez dit Cistude d’Europe ?

Description

La Cistude d’Europe (Emys orbicularis) est une tortue de petite taille (une vingtaine de centimètres au plus), pour un poids généralement inférieur à 1kg.
Les individus présentent une carapace lisse et légèrement aplatie, de couleur sombre et marquée de ponctuations ou de lignes jaunes, tout comme les pattes, la tête et la queue. La coloration des individus est cependant très variable.

Individus adultes de Cistude d'Europe en insolation
Individus adultes de Cistude d'Europe en insolation
Crédits : L. Barthe

Répartition et lieux de vie

En France, l’espèce est présente dans huit régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Région Sud et Grand-Est.
La Cistude fréquente plusieurs types de milieux humides de plaine : étangs, rivières, milieux alluviaux, marais d’eau douce à légèrement saumâtre, mares permanentes ou temporaires, canaux, tourbières, embouchures de fleuve, petits torrents à débit temporaire, etc.

Voir la carte de répartition nationale.

C’est une espèce particulièrement inféodée au milieu aquatique mais dépendante de milieux terrestres non inondables, notamment pour le dépôt des œufs, leur incubation et l’émergence des nouveau-nés. Les individus adultes sont capables d’importants déplacements terrestres, pour la ponte, la dispersion (ex : mâles changeant de populations) ou suite à l’assèchement de leur milieu de vie.


Menaces

Différentes menaces pèsent sur la Cistude d’Europe depuis plusieurs décennies. Les principales sont la dégradation ou la disparition de ses habitats de vie par l’urbanisation, les changements et/ou abandons de pratiques agricoles, l’asséchement des zones humides, mais également la fragmentation du paysage due aux infrastructures linéaires et à l’urbanisation, ou encore l’introduction d’espèces exotiques en milieu naturel.
L’espèce est actuellement considérée comme vulnérable, c’est-à-dire « en forte régression du fait de facteurs extérieurs défavorables ».
Malgré ces multiples atteintes d’origine anthropique, la Cistude d’Europe a réussi jusqu‘ici à se maintenir sur une aire de répartition suffisamment vaste pour permettre son maintien à long terme en France si des mesures de conservation spécifiques basées sur la préservation d’une mosaïque d’habitats (milieux aquatiques et humides, milieux herbacés, trame bocagère, etc.) sont prises en sa faveur.


Statuts

Bénéficiant d’un statut réglementaire de protection nationale depuis 1979, renforcé en 2007, l’espèce est inscrite à l’annexe II de la Convention de « la vie sauvage et du milieu naturel » de l’Europe (Berne 1979) et aux annexes II (espèce d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation) et IV (espèce d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte) de la Directive européenne « Habitat Faune et Flore » de 1992.
Afin de respecter ces engagements internationaux (cf. conventions précitées), renforcés au niveau national lors de l’élaboration de la stratégie nationale pour la biodiversité (2004 et 2011) et du Grenelle de l’environnement (2007), la France a étoffé son éventail de politiques de protection de la biodiversité avec des plans nationaux d’actions (PNA) en faveur des espèces menacées. Les PNA sont des outils stratégiques opérationnels, sollicités lorsque les outils réglementaires de protection de la nature sont jugés insuffisants pour rétablir et conserver une espèce ou groupe d’espèces dans un état de conservation favorable.


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